Il
y a quelques années, en tant que fan des instrumentaux de Brian Eno et du genre
ambient en général (style de musique électronique
minimaliste, discrète et atmosphérique, parfaite pour se reposer voire s’endormir
dessus), je me suis retrouvé, au fil de mes recherches sur le net, confronté aux
vidéos « ASMR ».
Audiodrome
Version
2.0. de la méditation, l’ASMR, pour Autonomous
Sensory Meridian Response, est une technique de relaxation virtuelle et gratuite
– on trouve un choix considérable de vidéos sur YouTube, et quelques « stars »
pour lesquelles les compteurs affichent un nombre de vues souvent
impressionnant. Comme pour I-Doser, le logiciel (quant à lui payant) qui utiliserait
une « drogue auditive » pour mettre un individu dans un état de
conscience altéré, aucune recherche scientifique, crédible ou non, de médecine
traditionnelle ou pas, n’a été faite sur le sujet de l’ASMR. Les créateurs de
ces vidéos d’hypnose amateur sont donc des dilettantes, sans notion professionnelle
de sophrologie par exemple, juste très outillés pour avoir une qualité de son
pur et irréprochable (les micros binauraux permettent de recréer une qualité de
son très proche de la perception sonore humaine). Car dans ces vidéos, c’est le
son qui est important : hommes ou femmes qui murmurent, frottements lents,
bruit de pages qui se tournent, de craquements, tapotements, etc. Le but est de
procurer à l’auditeur une sensation de plaisir et de détente extrême, de
picotements au cerveau, et d’« orgasme cérébral » pour reprendre le
terme répandu sur le web, d’où l’importance d’avoir de bons écouteurs afin de ressentir,
par exemple, le moment agréable (ou pas) où le son basculera à droite ou à
gauche. Les personnes devenues accros finissent parfois à avoir du mal à retrouver
le sommeil dans le silence, ayant pris l’habitude de s’endormir avec des
écouteurs, en écoutant une de ces vidéos qui durent parfois jusqu’à 12 heures. Nul
doute que David Cronenberg pourrait en tirer quelque chose d’intéressant s’il
se remettait au cinéma (il semblerait que le cinéaste ait décidé de se consacrer dorénavant à l’écriture de romans)...
Dormir chez un Replicant
Tout
le monde ne réagit évidemment pas de la même façon face à ce phénomène. Voir et
entendre des gens chuchoter près d’une caméra peut irriter, voire angoisser certaines
personnes. Personnellement, je suis assez insensible à ça, à mon grand regret d’ailleurs,
mais sûrement qu’à l’adolescence, où j’étais plus « ouvert » pour ce
genre d’expériences, ces vidéos auraient pu éventuellement me relaxer. J’ai tout
de même découvert un univers à la mode assez étonnant, parfois drôle, parfois hypnotique...
et parfois cinéphile.
Parmi
les catégories de relaxations proposées par l’ASMR, il y a la rubrique « bruit
blanc » reproduisant des sons, par exemple, de l’intérieur d’un Airbus
A320 en vol, d’un voyage en train (sans enfant qui pleure ni le moindre
passager d’ailleurs, heureusement), d’un bateau frappé par les vagues, ou même
le « son de l’espace » (où, normalement, il n’y aurait pas de son). Un
jour, je suis tombé par hasard sur les vidéos de sons d’ambiance de films de science-fiction.
Avez-vous déjà rêvé de dormir dans l’appartement de Rick Dekard (Blade Runner) ou à bord du Nostromo (Alien) ou du Discovery One (2001, l’odyssée de l’espace) ? Des
petits malins ont réussi à récupérer la bande sonore de fond de ces films, et la
multiplier parfois sur plusieurs heures. Je vous laisse apprécier. Ou pas.
Chez
Rick Deckard (Blade Runner, 1982)
À bord du Discovery One de 2001, l'odyssée de l'espace (2001: A Space Odyssey, 1968)
Dans la centrale énergétique des Krells de La Planète interdite (Forbidden Planet, 1956)
(C’est le même son d’ambiance que Ridley Scott avait utilisé pour la scène de l’infirmerie dans Alien, donc cette vidéo aurait pu s’appeler « dormir avec un facehugger sur la tête »)
À bord du Discovery One de 2001, l'odyssée de l'espace (2001: A Space Odyssey, 1968)
À bord du vaisseau Enterprise (de la série Star Trek : La Nouvelle Génération, 1987-1994)
(Il existe une version de 24 heures pour cette vidéo.)
(Il existe une version de 24 heures pour cette vidéo.)
À bord du Nostromo (Alien, 1979)
Dans la centrale énergétique des Krells de La Planète interdite (Forbidden Planet, 1956)
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